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Parcours de salariée accompagnatrice : Mélanie, salariée de Total

Témoignage de Mélanie, salariée accompagnatrice chez Kodiko

Le parcours de Mélanie, salariée accompagnatrice chez Kodiko

Quel regard portes-tu sur les réfugiés en général et sur leur situation ?

J’ai eu la chance de bien naître, dans un pays où il n’y a ni chaos ni guerre. Du coup, j’ai un oeil bienveillant sur toutes les personnes qui viennent ici et encore plus pour les réfugiés qui tapent à la porte de Kodiko. Il y a une vraie résilience dans leur démarche. Mais je remarque qu’il y a un œil qui peut-être dur de la part d’une majorité de français. On imagine qu’un réfugié c’est quelqu’un qui fait la manche, qui va avoir un comportement inadapté, enfin tous les stéréotypes qu’on leur associe.

Tu as le sentiment que les discours à leur propos sont négatifs ?

Je ne ferai pas de généralité mais il y a des stéréotypes que moi je ne partage pas. Beaucoup d’entre nous ne peuvent même pas imaginer ce qu’ils ont vécu. Je me dis qu’en apportant une petite pierre on peut orienter le regard des français sur le fait que tous ces réfugiés constituent au final une chance. On est tous unique. Je considère que les différences de personnalités, de cultures, de vision, d’approche constituent une richesse qu’il faut cultiver. Il faut le voir positivement et prendre conscience de toute la valeur ajoutée que l’on peut trouver là dedans. La présence de réfugiés en France constitue une chance de par la diversité de culture mais aussi de potentiel parce que ce sont des gens qui ont pleins de choses à amener. Ils peuvent être très qualifiés, loin des stéréotypes.

  • C’est pour ces raisons que tu as eu envie de participer au programme ?

Ca serait dommage de ne pas leur donner leurs chances et de ne pas s’ouvrir à leurs compétences. Mon engagement c’est pour ceux qui baissent un peu les bras, le programme est une belle façon de leur redonner de l’espoir. Le but c’était d’aider mon futur binôme à apprendre des outils pour chercher un emploi plus sereinement parce qu’en France ce n’est pas facile quand on n’a pas les codes. Aussi, c’était un moment où j’étais en quête de sens. J’en ai entendu parler par des collègues et je me suis dit “Pourquoi pas moi?”. Je savais que ça serait riche en échange. C’était l’envie de partager, de donner et de recevoir aussi parce que ça me permet de relativiser les problèmes du quotidien en prenant du recul.

  • Est-ce que ça a changé ton regard sur les réfugiés ?

J'avais un regard positif à la base mais ça m’a conforté dans l’idée que ça constituait une véritable richesse et qu’il fallait aller à l’encontre des courants hostiles. Je ne suis pas quelqu’un qui va débattre, du coup ça me permet de mobiliser un exemple concret que tous peuvent comprendre et qui est positif à 100%. Et ce que j’ai vécu avec Afsoon ça ne peut pas être remis en question. On ne peut pas me dire “c’est ton point de vue, c’est subjectif”, non c’est du concret. Ça permet de changer les choses doucement, je me dis que j’ai peut-être planté des graines au moins commencer à faire réfléchir certains collègues. J’en ai pas mal parlé, ça nous permettait d’échanger sur la solidarité.

  • Tu peux nous expliquer en quoi consistait ton rôle de salarié volontaire ?

C’était de toujours voir le positif dans ce qu’elle faisait, montrer que l’on avançait. On a revu son CV, son Linkedin et ces lettres de motivations types qui n’existaient pas. Il y avait aussi la phase d’acceptation dans l’entreprise. Et Afsoon, c’était quelqu’un qui avait une place importante, elle en parlait souvent. Donc je ne me suis pas refusé le fait de lui faire rencontrer des personnes. On est allée déjeuner avec des directeurs RH qui l’ont conseillée. Le but c’était de l’imprégner au maximum du monde de l’entreprise. Je pense que ses rencontres ont contribué à sa reconstruction. Afsoon était hyper motivée et ponctuelle, la seule chose qui lui manquait, c’était sa confiance en elle. Donc c’était pas que de l’accompagnement sur les outils, c’était aussi lui redonner confiance.

  • Tu as remarqué une évolution dans son parcours suite au programme ?

Oui dans l’apprentissage des différents outils professionnels, que ce soit pour des entretiens ou des CV. Elle a pris en mains toutes les clés qui lui fallait. Et surtout elle a réussi à avoir des entretiens. Et puis la soirée de clôture a été un moment fort. On devait témoigner le soir mais elle était retenue à la préfecture. Mais en rentrant, dans sa boîte aux lettres elle avait une proposition de CDI. Elle est maintenant chargée de service client et administratif RH. En parallèle, elle a suivi une formation en Anglais avec Pôle Emploi. Au final, une chose que j’ai retenu et que j’aime bien partager c’est que rien n’est un échec. Tous les échecs que l’on vit ça nous enrichit. Tous les entretiens qu’elle a passé lui ont permis de se challenger, de capitaliser pour au final réussir.

  • Vous avez entretenu quel type de relation ensemble ?

On a beaucoup partagé. Il y a eu des moments plus durs pour elle donc j’étais une épaule bienveillante pour lui redonner de l’énergie et de la motivation. En fait elle avait, comme beaucoup de réfugiés, une étape de deuil. C’est super dur, moi je ne m’imagine pas vivre ça. Le fait de quitter son pays c’était pas ça qui était difficile mais c’est de se dire “bah voilà je fais le choix de quitter quelque chose qui est confortable mais pour mieux après, pour plus de libertés”. Sinon on a eu une relation plutôt chouette. On s’envoyait des messages régulièrement entre chaque RDV et encore depuis la fin du programme. Ca serait chouette qu’on trouve un moment pour se voir. Mais c’est pas forcément parce qu’on ne se voit pas qu’on oublie ce lien là ou que ça n’a pas été fort.

  • Quel bilan fais-tu de ta participation au programme ?

Moi j’ai trouvé le programme hyper positif et bienveillant. J’étais en recherche de ça. Et ça cadrait avec mes aspirations perso et pro. Ce que je voudrais dire pour les gens qui hésitent c’est que c’est vraiment pas dans un sens. On pourrait penser que l’on va apporter beaucoup plus aux bénéficiaires, finalement je n’en suis pas si sûre. On apprend beaucoup, en résilience, en vision positive de la vie. Moi je ne suis pas sortie du programme comme j’y suis rentrée. Pour moi qui suis en RH c’était un super challenge. C’est vraiment du Win-Win pour moi. C’est le message que je veux faire passer à mes collègues et à ma famille. C’est une aventure humaine pleine d'humilité, d’échange et de partage. C’est de la joie d’avoir réussi ce qu’on a réussi ensemble. On a construit un truc, toute seule je n’aurai pas pu le faire c’est vraiment ensemble qu’on l’a fait ça c’était fort. Aujourd'hui, je suis fière d’être une ambassadrice de Kodiko.

Si vous voulez en savoir plus sur le co-training chez Kodiko, découvrez le témoignage du binôme d'Abdelhameed et Marie-Hélène.

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